Chers amis,
De retour de ce stage extraordinaire
sur les bords du lac Léman
avec ce maître étonnant d'humanité et d'humilité
Babacar Khane
(je n'ai pas fini de vous en parler et de m'en inspirer !)
L'atelier Saison du yoga n'a pas eu lieu aujourd'hui,
je propose son report à dimanche prochain,
26 mai de 9h30 à 12h30
fête des mères bien avisées!
Inscriptions par mail ou sms SVP
Les
SAISONS du YOGA à l'Ermitage de MONTREUIL
Atelier
du dimanche 26 mai 2019
3
heures de pratique de 9h30 à 12h30
Asanas
et Pranayama
Eté
/ Méridiens du coeur et de l'intestin grêle
- Maître cœur et Triple réchauffeur.
L’énergie
du cœur assure l’harmonie de l’âme et des émotions ainsi que
celle des différents méridiens, elle est en relation avec
l’activité intellectuelle. Elle nous procure paix intérieure et
clarté de l’esprit.
Le
Cœur est considéré par les Taoïstes comme « l’empereur »
des organes et du psychisme. L’intelligence et la conscience
dépendent du cœur. Une relation très étroite existe entre le
Cœur, le Maître du cœur « le 1er ministre »
et le cerveau. Tout déséquilibre du Cœur rejaillit sur tous les
méridiens. Il contrôle la distribution du sang et régit le système
vasculaire. Il contrôle la sueur. Il correspond à la langue (permet
de distinguer les saveurs) et aux vaisseaux. La santé de celui ci
se se repère par le teint.
Il
est associé à la conscience, à l’intelligence, à la passion
voir la violence. Les maladies mentales apparaissent lorsque
l’énergie du Cœur ne peut maintenir une bonne harmonie entre
l’énergie psychique des différents éléments. Un déséquilibre
de l’énergie du Cœur pourrait se traduire par de l’anxiété,
de la nervosité, un épuisement moral ou des troubles du sommeil.
Des difficultés d’élocution, crampes d’estomac ou encore un
engourdissement fréquent de l’auriculaire, sécheresse à la
gorge, soif intense, jaunisse, sensation de chaleur au creux de la
main et douleurs survenant le long du méridien.
L'intestin
grêle , douanier ou conseiller de l'empereur , régit le tri ;
Il contribue à l'assimilation des aliments (purs vers la rate,
impurs vers le gros intestin) et à leur tranformation.
Il
entre en lien avec le différenciation du bien et du mal, l'idée de
choix et de se débarrasser des relations toxiques.
Dans les correspondances de la théorie des Cinq Éléments, le Cœur est associé à la « joie ».
En ces temps difficilement assimilables à la saison d'été ( en médecine chinoise , les saisons sont un peu décalées par rapport aux nôtres), cultiver la joie sera donc le programme !
La pratique proposée s'orientera vers les arcs arrières stimulants , les postures inversées régénérantes, puis les torsions en contre postures apaisantes.
Le souffle prendra plus de place pour calmer le mental et permettre des ouvertures et des équilibres.
Et s'il pleut encore nous irons jusqu'au yoga du rire ;-)
L'idée
de ces Ateliers est aussi de vous amener à mieux comprendre les
effets des Asanas sur tous les systèmes physiologiques et
psychologiques, et par là, affiner votre ressenti et élargir le
champ des possibles.
7
personnes maximum
45€
/ 38€ pour les abonnés (étudiants, et autres soucis d'argent)
Un atelier parent/enfant aussi possible!!!
dimanche 26 mai
de 15h à 16h30
Inscrivez vous dans le doodle de mai .
Et encore plus de lecture avec cet article édifiant :
Bernadette de Gasquet (mai 2019)
Les
dérives du yoga
Chers
lecteurs,
Je
voulais vous envoyer un petit mot important consacré au yoga.
Victime
d’un succès inattendu et foudroyant, cette activité apparait
aujourd’hui comme la panacée, le remède miracle de tous
les maux, l’anti -médecine façon Zorro.
Une
sorte de victoire assurée sur nos faiblesses physiques ou
morales.
Si
vous me le permettez, je fais un petit rappel : Esculape, le
Dieu de la médecine, avait deux filles : Hygiée, et
Panacée. Hygiée représente l’hygiène de vie, c’est-à-dire
tous les efforts nécessaires pour rester en bonne santé. Quand
cela ne suffit plus, quand la maladie a dominé, il faut faire
appel à Panacée, celle qui guérit.
Dans
les acteurs de santé c’est la même chose : il y a ceux
qui sont dans l’art de soigner et ceux qui sont dans l’art de
guérir. Seuls les docteurs en médecine sont classés dans l’art
de guérir.
Grand
risque de déception
Le
yoga a toujours été un modèle d’hygiène de vie. Il imbrique
plusieurs niveaux : le travail sur le corps par les postures
et la respiration, la notion de « nettoyage » et de
drainage, la concentration, la détente, la visualisation.
Il
met en œuvre les outils habituels d’Hygiée : la
méditation, l’auto hypnose (yoga nidra), la diététique, le
jeûne, l’équilibre.…
Dans
un monde moderne qui glorifie l’effort intense et le muscle
(« il faut bouger ») et la psychologie (« c’est
dans la tête ») le yoga apporte quelque chose de différent,
où le corps et le mental sont toujours associés.
Le
problème aujourd’hui est que le yoga prétend devenir
thérapeutique, ce qui n’a jamais été sa vocation.
Le
risque de déception est grand et avec lui le risque de rejet. Sur
des engagements intenables car erronés.
C’est
pourquoi je lance cet avertissement, moi qui enseigne cette
discipline : méfiez-vous des fausses promesses du yoga.
Ce
n’est pas parce vous vous persuadez que vous êtes bien, que
vous avez l’impression de respirer profondément et d’être
détendu… que c’est la réalité.
Un
regard extérieur averti vous ferait reconnaitre la différence.
Des
« professeurs de yoga » jeunes, beaux et musclés
Les
grands maîtres en yoga avaient une très grande expérience, un
recul, un niveau de pratique et d’observation, qui leur
permettait de guider réellement l’élève pendant des années,
en s’assurant qu’il était physiquement et mentalement prêt à
passer à l’étape supérieure.
En
particulier pour les pratiques de « pranayama »,
c’est-à-dire des respirations particulières, dont le pouvoir
est très puissant. L’une d’elle s’appelle Kapala Bati
(nettoyage du cerveau !) … elle modifie les gaz du sang et
peut entrainer des crises de spasmophilie et de panique qu’un
enseignant débutant ne pourra jamais gérer.
Aujourd’hui
le yoga attire les jeunes, en particulier les jeunes sportifs. Ce
qui est très positif et change l’image du yoga « mamie ».
On
voit de plus en plus de « professeurs de yoga » jeunes
et beaux, musclés comme des Apollons et plus proches des body
builders que du citoyen moyen.
Ces
nouveaux enseignants sont-ils prêts à enseigner et à guider
tous ceux qui ont mal au dos, aux genoux, à l’estomac, à aider
efficacement et durablement les épuisés ?
Rien
n’est moins sûr.
Les
images de yoga sur Internet montrent de plus en plus d’acrobates
en tous genre, prouvant leurs capacités à faire des performances
et à « réussir » des postures spectaculaires…souvent
dangereuses.
Cela
n’a plus rien à voir avec l’esprit du yoga. C’est leur ego
qui s’exprime, une exposition narcissique très éloignée de ce
que monsieur et madame tout-le-monde pourraient faire.
Enseigner
le yoga, c’est mettre son ego en veilleuse
Le
problème est que l’élève veut « faire comme le
professeur », même s’il n’en a pas du tout les
capacités physiologiques, même si sa morphologie interdit
mécaniquement la posture si facile pour l’enseignant-superman.
Un
bon professeur de yoga est capable de mettre son égo en veilleuse
et de chercher ce qui est accessible et bénéfique à chacun.
S’il ne le fait pas il devient dangereux, il pousse trop loin,
trop vite, il ne voit pas les erreurs et les risques.
Cela
s’apprend … Tous les moniteurs de natation, de ski, ou
d’équitation ont des repères pour faire progresser les élèves,
en procédant par étapes bien définies.
Le
problème est qu’il n’y a pas de diplôme officiel de
professeur de yoga. Parce qu’il est inclassable ! Entre le
sport, la santé et l’éducation… On peut se déclarer
professeur de yoga sans aucune formation.
Aux
débuts de la diffusion du yoga en France il y avait deux ou trois
fédérations et quelques grands noms : Eva Ruchpaul, André
Van Lysbeth, Roger Clerc, ainsi que les Indiens Sri Mahesh,
Yengar, etc, qui avaient leurs écoles.
La
formation durait quatre ans en général et nécessitait le
parrainage d’un professeur.
Aujourd’hui
on peut se former en 200 heures en Inde, 50 heures dans certains
cursus et parfois seulement par e-learning !
De
nombreux dangers mal identifiés
On
pense qu’il suffit d’être souple – du coup on l’est
souvent trop (hyperlaxe) pour les filles - d’avoir quelques
muscles bien dessinés pour les garçons…pour penser être
« fait » pour enseigner le yoga, une activité
d’ailleurs lucrative en ces temps de chômage de masse !
Personne
n’avertit ces futurs « professeurs » que le yoga,
par exemple, est dangereux pour les hyperlaxes. Ils se
réveilleront un jour avec des genoux, des hanches, des épaules,
des cervicales bien abimés… et auront entraîné avec eux leurs
« élèves ».
Un
des autres problèmes du yoga est la relation élève –
professeur. Il y a très souvent, surtout vis-à-vis du premier
professeur rencontré, un très fort « transfert »,
beaucoup plus que pour les moniteurs ou professeurs de sport.
Gérer un transfert demande une grande maturité, surtout si on a
affaire à des gens vulnérables, psychiquement fragiles, très
demandeurs.
C’est
pour cela que le risque de dérive sectaire existe. Il ne s’agit
pas seulement des manœuvres de quelques gourous crapuleux - il y
en a - il s’agit d’un risque de dépendance créée par
l’adepte lui-même.
Je
suis donc inquiète de cet engouement effréné et mal contrôlé
pour le yoga.
Le
yoga peut -être tellement bénéfique qu’il serait dommage de
le voir se dénaturer et s’auto détruire.
Le
yoga ne doit jamais faire mal
En
conclusion je dirais que le yoga reste une discipline
merveilleuse, qui a l’avantage de rendre actif l’élève,
contrairement aux traitements médicamenteux, chirurgicaux,
ostéopathiques qui laissent le patient passif. C’est donc une
discipline de choix dans le domaine de la prévention, et
complémentaire en cas de pathologie avérée.
Mais
il ne faut pas lui demander des miracles et il faut lui accorder
un long investissement.
Je
vous donne un repère et un seul : le yoga ne devrait pas
« faire mal ». Ni au niveau articulaire (épaules,
genoux, hanches, nuque, bassin… ), ni déclencher des douleurs
de type sciatique. Il peut être exigeant pour les gens raides,
mais ce sont des douleurs musculaires qui s’arrêtent
immédiatement dès qu’on cesse l’étirement du muscle
récalcitrant. En réalité ce sont les plus raides qui ont le
plus besoin du yoga … mais ils se découragent souvent car
gagner en souplesse est très long, millimètre par millimètre, à
recommencer sans cesse car toute pause fait régresser. C’est
ingrat et peu gratifiant, surtout au début.
Le
yoga est exigeant, mais c’est la condition pour que son
potentiel soit bien utilisé.
A
très bientôt !
Dr
Bernadette de Gasquet
P.S.
: Si vous souhaitez lire un point de vue québécois que les
dérives du yoga, je vous invite à lire l’article suivant, un
peu extrême mais révélateur :
https://www.lapresse.ca/actualites/enquetes/201904/09/01-5221563-les-derives-du-yoga.php
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